Gilles Chevallier
Comment est venue cette idée des rencontres des chantres/animateurs ?
- Nous avions fait un appel pour recruter de nouveaux animateurs et plusieurs personnes se sont proposées. On m’a alors demandé de les aider à démarrer. En réfléchissant à cette demande de formation, je me suis rapidement dit que ce serait bien de faire se rencontrer les « animateurs chevronnés » et les débutants pour échanger sur nos pratiques respectives, que ce serait formateur pour les nouveaux et intéressant pour les plus anciens.
Pratiquement, comment cela s’est-il passé ?
- J’ai établi un annuaire des chantres/animateurs du secteur (38) et je les ai invités à la première réunion en janvier. Nous avons choisi comme « fil directeur » des rencontres le déroulement musical de la messe en commençant par le chant d’entrée pour finir par le chant d’envoi. L’idée, outre les échanges et partages, était de regarder de que dit et demande l’Église à ceux qui assurent ce ministère essentiel du chant dans la célébration eucharistique.
Où trouve-t-on ce que dit et demande l’Église ?
- Il y a eu, depuis le début du XXe siècle, de très nombreux textes sur la musique et le chant rituels. Nous nous sommes limités à ce que disent à la fois la Constitution sur la liturgie de Vatican II et surtout ce que dit la Présentation générale du Missel romain (PGMR), véritable « décret d’application » de la réforme liturgique en ce qui concerne la messe, un texte qui ne peut être ignoré de ceux qui exercent un ministère dans la célébration eucharistique.
Que dit ce texte ?
- Il s’agit d’un texte assez détaillé et au ton assez libéral, mais qui, en quelques occasions, se montre néanmoins prescripteur. Par exemple, en ce qui concerne Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus, il rappelle l’ancienneté de ces textes dont nous héritons des siècles passés et que nous transmettrons aux générations à venir et il déconseille plus que fortement de les remplacer par des « textes autour de » … Nous sommes, en effet, au service de la liturgie et nous en sommes les héritiers. Pour l’animateur, s’il est nécessaire de faire preuve de bonne volonté et d’avoir une voix juste, cela n’est pas suffisant. Il doit se former comme vient justement de nous le rappeler le deuxième cahier synodal de notre diocèse.
Quel bilan tires-tu de ces rencontres organisées pour la première fois ?
- Je les ai trouvées très enrichissantes, fraternelles et formatrices même pour moi qui ai des « heures de vol » ! Nous nous sommes enrichis et formés mutuellement, et ce, je pense pour le plus grand profit des débutants. Les témoignages ci-joints confirment cette impression. J’ai ce pendant un regret : celui ne n’avoir jamais vu à nos rencontres des animateurs « chevronnés » dont la présence aurait été enrichissante. Il y a toujours à apprendre et se rencontre pour partager, c’est aussi « prendre soin » de la fraternité que nous allons fêter.
Et maintenant ?
- Nous allons rédiger un court guide du chantre/animateur pour notre secteur pastoral et demanderons à Jean-François de le préfacer. Et nous avons rendu disponible notre parcours et quelques documents sur internet (cliquer sur l’image)
Témoignages de quelques participants :
G. : « Merci pour ce que tu fais, travail de patience pour donner du sens à l’animation de nos messes, au plus près des textes fondateurs de notre Église. Je suis certaine d’en faire usage, peut-être pas assez et donc toujours trop peu … nul n’est parfait ! »
A. : « C’est pour moi une chance d’avoir pu participer à ces formations des chantres. En effet, non seulement j’ai beaucoup appris …, mais j’ai aussi pu améliorer ma pratique d’animation des offices. Lorsqu’il s’agit de choisir un ordinaire de messe ou des chants pour animer une célébration, je dispose maintenant de repères concrets. La participation aux séances de formation des chantres m’a aussi permis de savoir comment font les autres animateurs ce qui m’a donné de nouvelles idées pour m’améliorer. »
B. : Novice dans l’animation liturgique, j’avais beaucoup à apprendre sur les fondements de la mission de chantre. Avec [ces rencontres] j’ai appris et compris ce qu’un chantre peut, doit ou ne doit pas faire pour servir au mieux la liturgie et l’assemblée réunie autour du Christ. Forte de cet enseignement et des riches et sympathiques échanges avec les autres chantres présents, je continue dans cette mission avec l’envie de faire encore mieux et le souhait que d’autres rencontres nous soient proposées l’année prochaine !