St Michel du Pileu, le 6 Janvier 2023
Geneviève Piccino, Denis Felicite Zulma, Patrice Gadenne
Roberto Jaramillo est un prêtre jésuite colombien qui n’a pas encore 60 ans, et que nous avons connu au moment où il préparait une thèse en anthropologie, soutenue à l’EHESS de Paris en 2003, sur un sujet traitant de la place de l’Amérindien dans l’Amazonie moderne, en particulier dans les villes.
Il y a donc maintenant une bonne vingtaine d’années, de 2000 à 2003, le Padre Roberto Jaramillo venait régulièrement présider nos assemblées dominicales à Saint Michel du Pileu. Beaucoup s’en souviennent… De passage par Paris en route vers Rome, il a émis le souhait de rencontrer ses amis d’ici. Nous nous sommes donc retrouvés ce soir là à une vingtaine d’anciens.
Tout cela pour nous expliquer que sa préoccupation principale pendant ses six années de présidence a été de tisser un réseau de relations actives, fortes et efficaces, entre tous les points d’action à tous les niveaux. Dans un organisme multitâche, il est en effet habituel d’établir et de maintenir des relations locales de type plus ou moins « vertical » entre les personnes qui sont attelées à un même problème ou à un même lieu.
Pour Roberto, chargé de toutes les actions sur tout un continent, la question a été de créer un réseau de liens bien au-delà des habitudes. Il voulait que chacun puisse profiter partout et à tous les niveaux de l’énergie et du « savoir faire » de chaque acteur jésuite, quelle que soit sa place et sa mission du moment.
Chaque projet devient ainsi un « construire ensemble » particulier soutenu à tous les niveaux par la totalité des acteurs, qu’ils soient proches ou lointains, en mission sur un projet voisin ou différent. Ce réseau se doit alors d’inclure des liens en tous sens : aussi bien verticalement qu’horizontalement et même en diagonale ou en « lignes brisées »…
On peut reconnaître ici l’induction de comportements nouveaux supposant une conversion profonde des modes de vie et de pensée, donc un travail réellement important…
Ce serait peut-être la prise de conscience de ce « construire tous ensemble », donc en réseau, avec un but ultime clair et commun, qui pourrait donner leur sens plein à des projets tels que la « synodalité » (ce chemin que nous parcourons ensemble) dans l’Église ou plus simplement au niveau d’une paroisse ou d’un diocèse, ici ou ailleurs, en Essonne comme en Amérique.
La soirée s’est achevée par un dîner fraternel où Roberto a pu s’entretenir avec chacun, prendre des nouvelles de toute la communauté, y compris des absents et de toutes les familles dont il « connaît » toujours tous les prénoms…
Belle sensation que de tous se savoir reconnus individuellement après tant d’années !
On ne peut qu’espérer retrouver Roberto dans les années à venir …
Le père Roberto nous a fait aussi parvenir une vidéo de la CPAL, dont voici un résumé:
(CPAL= Conférence des Provinces d'Amérique Latine et de la Caraïbe = Regroupement de toutes les provinces jésuites d'Amérique Latine et de la Caraïbe)
Mission apostolique de la Compagnie de Jésus en Amérique Latine et Caraïbe
« Un corps pour la Mission »
« Voir toutes choses nouvelles en Christ »
Ce projet apostolique est commun à tous les acteurs de la mission. Il s’articule sur trois priorités fondamentales :
- Notre expérience spirituelle qui nous anime dans les Exercices et dans le Discernement.
- La construction, toujours plus active et plus créative, de l’amitié sociale entre les peuples, entre les hommes, entre les ethnies, entre les groupes sociaux.
- La profondeur et la qualité du travail de formation complète et d’éducation que nous sommes amenés à offrir sur ce continent.
Suivent les présentations succintes de chacun des domaines d’action par leur responsable
L’apostolat social consiste à se préoccuper principalement de la douleur et de la souffrance des personnes les plus vulnérables qui se trouvent les plus affectées par toutes les crises, pandémie comprise.. Cette action se résume à lutter contre la pauvreté et à agir pour une plus grande dignité humaine, en collaboration avec ceux qui s’engagent à prendre soin de la Maison Commune.
Au collège, et à l’université, les Jésuites ne s’installent pas. Ils vont en pèlerins à travers le monde avec trois projets :
- promouvoir le droit universel à l’éducation de qualité dans le cadre du « Pacte Educatif Global » ;
- actualiser le Projet Educatif Commun de toutes nos actions apostoliques ;
- Promouvoir l’innovation pédagogique dans la perspective ignatienne.
A l’équipe Communications de la CPAL, nous nous engageons à être « les MOTS au service du VERBE ». Ce Verbe, qui est toujours Vérité, ne représente pas de « fake news », ne prétend jamais séduire, mais simplement s’expose pour inviter à se mettre au service du Seigneur Jésus.
Voilà notre mission en tant que communicants à travers les institutions, les réseaux, les Provinces, et, bien sûr, les personnes
Confrontés aux grands défis sociaux (pauvreté, migrations, inégalités etc…), nous avons grand besoin de plus de vocations..
C’est pourquoi le projet apostolique commun,, le « PAC 2 » , a été élaboré. C’est lui qui nous invite tous, et spécialement les Jésuites en formation, à nous préparer de tout cœur à coopérer en équipe et en communauté. Nous, les Jésuites, nous apprenons à déléguer et à travailler en groupe.
Déjà, nous avons ainsi découvert une grande richesse.
Il faut prier et témoigner de la joie que nous procure notre service et la manière dont nous prenons soin les uns des autres.
Roberto Jaramillo, pour conclure :
Tout ceci, nous le faisons dans le contexte de la célébration de l’année ignatienne, 400 ans après la canonisation de Saint Ignace, et 500 ans après la blessure qui a radicalement changé sa vie.
C’est un plaisir de lancer ce nouveau projet apostolique dans ce contexte qui nous invite à regarder et à « faire toutes choses nouvelles en Christ ».
Vous pouvez consulter la vidéo qui est en portugais ci-dessous, ainsi que la traduction intégrale dans le pdf associé