François de Favitski – Diacre

O mes amis, si loin de vous, ici au Cambodge où me voici pour quatre mois, et pourtant si proches de vous par mes pensées et mes prières. Car je n’oublie pas ce que vous vivez, et je reste quotidiennement en lien en suivant l’actualité, en échangeant des messages, en ayant des conversations par « visio ».

En me préparant ce matin à la prière de louange, j’ai été saisi en profondeur par deux textes reçus dans la nuit et qui ont résonné fortement en moi par rapport aux situations que nous connaissons : les contraintes et les conséquences du confinement, le découragement de nos jeunes gens qui voient devant eux un avenir bouché, les violences extrêmes qui saccagent le monde et détruisent la vie sous toutes ses formes… Et chacun peut alonger facilement cette courte liste. Pour ma part, j’ajoute les états dépressifs de plusieurs membres de nos familles.

Le premier texte est d’Arianne Mouchkine et a été posté par une amie sur Facebook ; je n’en livre que quelques très courts extraits : « Disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée…Qu’ils sachent qu’ils ont une œuvre à accomplir ensemble avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants… Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient ».

Le deuxième texte est l’introduction faite par Marianne, une sœur dans la foi, au début d’une soirée de prière par « visio ». Ce texte commence par le rappel d’une situation qu’elle a vécu autrefois au Chili. Accueillie dans une famille pauvre, elle avait dormi dans leur pièce unique meublée de cinq lits pour 7 personnes ; elle était donc la huitième. Après une nuit difficile pour elle, Fernando, son hôte, lui avait dit : « Regarde par la fenêtre, vois-tu le ciel et la cordillère ? Quand je vois ce paysage, je me sens fier d’être Chilien et gâté par Dieu ». Marianne n’avait vu que leurs manques : manque d’espace vital, manque de nourriture, manque de lumière. Et Fernando s’émerveillait en posant son regard sur ce qu’il avait et non pas sur ce qu’il n’avait pas !

Ce que ces deux textes ont en commun est d’appeler à changer notre regard sur les réalités de nos existences et à s’ouvrir à l’espérance. L’espérance est liée organiquement à notre foi. Espérer, c’est croire qu’un avenir lumineux est possible, là où nos faiblesses humaines et les obstacles à la vie sèment les ténèbres.

Espérer est un choix. Commençons d’abord par regarder comme Fernando ce qui fait notre ciel et notre cordillère. Levons les yeux de ce qui alourdit nos regards et nous entraîne au désenchantement. Relevons ce qui dans notre existence peut être source de joie et d’émerveillement. Découvrons un monde qui reste en genèse et nous attend pour que nous en devenions les acteurs au nom de l’espérance qui est la nôtre. L’espérance est un chemin sur lequel s’engager ensemble avec nos enfants. Choisissons l’espérance pour que le monde reçoive la vie en abondance.

Evangéliser relève aussi d’un choix. Pour le temps de l’Avent, l’équipe pastorale du secteur nous propose de méditer sur le thème du synode diocésain : « Eglise de Dieu qui est en Essonne, évangélise en prenant soin ». Au fil des dimanches, nous serons donc invités à laisser les textes de la liturgie éclairer notre façon d’évangéliser en prenant soin. Puisse ce temps de l’Avent être aussi pour nos communautés chemin d’espérance

« Eglise de Dieu qui est en Essonne, évangélise en prenant soin : » 

  • de rester éveillé, 1er dimanche de l’Avent, 28/29 novembre 
  • de consoler mon Peuple, 2ème dimanche de l’Avent, 5/6 décembre 
  • de susciter la Joie, 3ème dimanche de l’Avent, 12/13 décembre 
  • d’accueillir la grâce donnée, 4ème dimanche de l’Avent, 19/20 décembre