Editorial – En Carême avec Laudato Si

Père Luc Mazola

Chères paroissiennes, chers paroissiens,

le 17 février, nous commencerons un temps fort de la foi chrétienne, une période intense de préparation à la grande fête de Pâques: Le temps de carême.
Après avoir célébré la naissance de Jésus, né dans une mangeoire, nous allons maintenant, nous préparer à le contempler, non plus dans la crèche, mais sur le bois du supplice.
Il est passé par la croix pour nous prouver son amour… extraordinaire!
Qui donc est ce Dieu, pour nous aimer ainsi?
Cet amour de Dieu s´exprime aussi à travers la nature. D´où l´importance de prendre soin de notre relation à Dieu, aux autres et à la terre. Car, comme le souligne pape François dans l´encyclique Laudato si: la foi nous offre « de grandes motivations pour la protection de la nature et des frères et sœurs les plus fragiles » (& 64). c´est ce qui a motivé cette année, l’équipe pastorale du secteur, à nous inviter à vivre le carême en lien avec Laudato si et l’Église Verte.

Le cœur de la proposition de l’encyclique Laudato si est l’écologie intégrale, une écologie « qui incorpore la place spécifique de l’être humain dans ce monde et ses relations avec la réalité qui l’entoure » (& 15). 
Pour le pape, nous ne pouvons « concevoir la nature comme séparée de nous ou comme un simple cadre de notre vie. Nous sommes inclus en elle, nous en sommes une partie, et nous sommes enchevêtrés avec elle » (& 139). Tout est lié!
Il existe un lien inséparable entre les questions environnementales et les questions sociales et humaines. Donc,  pour le pape, « il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale.» (& 139).

C´est ce qui justifie son appel pressant au nouveau paradigme: une pensée critique à l’égard des évidences de sens commun et une sollicitude active à prendre soin de la terre (notre maison commune) pour les générations actuelles et futures.
De ce fait, il est essentiel d´adopter « de simples gestes quotidiens par lesquels nous romprons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme»(& 203) et de la culture du déchet (& 21).
Cela nécessite, comme dit le pape, un autre style de vie: malgré la culture du consumérisme, « tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains … peuvent aussi se surmonter » (& 205).
Le changement des modes de vie et des choix de consommation ouvre de grandes possibilités: « Quand nous sommes capables de dépasser l’individualisme, un autre style de vie peut réellement se développer et un changement important devient possible dans la société » (& 208).

Et Voici le temps de carême; un temps propice de prendre soin de notre relation avec Dieu, aux autres et à la nature. En effet,  « la nature est pleine de mots d’amour, mais comment pourrons-nous les écouter au milieu du bruit constant, de la distraction permanente et anxieuse, ou du culte de l’apparence ? … Une écologie intégrale implique de consacrer un peu de temps à retrouver l’harmonie sereine avec la création, à réfléchir sur notre style de vie et sur nos idéaux, à contempler le Créateur, qui vit parmi nous et dans ce qui nous entoure, dont la présence « ne doit pas être fabriquée, mais découverte, dévoilée» (&255)

En cette période de pandémie, continuons à vivre notre foi en respectant rigoureusement les gestes barrières: port du masque, distanciation, gel hydro-alcoolique.

Prenez soin de vous, des autres et de la nature.

Un fervent temps de carême !

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