Toujours pèlerins, cette cinquième année en Bretagne

Jean-Noël Lhuillier

Chers lecteurs de l’Echo de nos clochers, vous avez pu lire que ces 4 derniers étés nous avons péleriné jusque Roc Amadour, après être allés dans nos jeunes années à Assise, et même St Jacques… Bon, comme nous avons désormais chacun pas loin de 4 fois 20 ans, nous avons un peu réduit nos ambitions, cette année nous avons pèleriné sur le Chemin des 3 abbayes, en Bretagne centre, dans la forêt de Paimpont dite aussi de Brocéliande, où se mêlent des souvenirs de dévotions chrétiennes -relancées au XVIII siècle par St Louis Marie de Grignion de Montfort, né ici – et des récits anciens très imaginatifs des chevaliers de la table Ronde, de Lancelot du Lac, de la fée Viviane, et autres légendes du roi Arthur.
Le pays reste pieux, dans nos marches nous étions toujours en vue d’un calvaire en bon état. A Monfort sur Meu la messe était dite dimanche 30 aout par 6 prêtres ou diacres ensembles à l’autel, et l’église était très pleine (respectant cependant le confinement). Et nous pèlerins chantions chaque jour sur le chemin le psaume du jour et quelques autres (notre antienne privilégiée : Fais-moi connaître tes chemins, guide moi dans ta vérité). Nous avons même fait de notre mieux pour chanter un Totus Tuus écrit par St Louis Marie de Grignion…pas facile. Et quant au roi Arthur, sa légende fait le plein de touristes, elle est présentée au château de Comper avec un réalisme gothique, mais aussi poétique et esthétique, qui troublerait des marcheurs moins aguerris…

Nous logions tous les huit au centre du périple dans un gîte confortable, et nous pouvions ainsi aller au point de départ du jour et revenir le soir en voiture, moyennant quelques aller-retours avec leur lot de surprises : mais dans quelle voiture est mon sac ? Dans quel sac est le pâté ? Qui monte dans cette voiture ? Laquelle laisse-t-on, et où ? Pour gérer tout ça il faudrait un logiciel spécial à développer…. Les parcours dans la douce campagne alternaient les bords d’étang, les sous-bois clairs, les visites de chapelles avec chant, quelques combes profondes, les conversations avec des autochtones accueillants.. Nous avons fait nos 12 à 15 km par jour sans trop de peine et sans aucun bobo, même les tiques, on n’en a pas vues. Oui, ce fut bien. On recommencera, on l’espère…Ultreïa, comme répètent les pèlerins !